Femme entrepreneur depuis une vingtaine d’années, Bakoly Raherimanana a parcouru un long chemin avant de devenir le Président Directeur Général (PDG) de la société de la société exportatrice de fruits de mer de Madagascar Manda S.A. Fille d’une famille de pêcheurs du côté de sa mère, elle est née à Sandradahy Fandriana, province du Fianarantsoa. Sa mère l’avait mis au monde à l’âge de 17 ans au moment où elle était encore étudiante. Elle n’avait pas le moyen de nourrir sa fille puisque son mari était décédé. Ainsi, elle la confiait à ses parents parce qu’elle va travailler à Antananarivo, capitale de Madagascar. Lorsque Bakoly Raherimanana avait 8 ans, sa mère était revenue à Sandradahy pour amener son enfant avec elle et depuis de cet âge que la petite fille a commencé à fréquenter l’école.
En 1985, Bakoly Raherimanana a eu son diplôme de baccalauréat. Elle a exercé un service national pendant un an. Après, elle a suivi une étude universitaire depuis deux ans à la faculté des sciences, université d’Antananarivo. En même temps, elle a également suivi des cours en comptabilité et secrétariat pendant un an. Depuis ses études, sa mère et son beau-père, laborantin allaient à Maevatanana pour revenir au métier de la pêche. « Faute de moyens, mes parents ne pouvaient plus investir à mes études. Je suis obligée d’arrêter, et de chercher du travail. J’ai trouvé un poste comme secrétaire de direction dans une société exportatrice de crevette, sis à Antaninarenina, pendant 4 ans », a- t- elle expliqué. Après avoir épargné de l’argent, elle avait suivi un cours d’anglais chaque soir, après son travail, durant trois ans. Dans un certain temps, elle a trouvé un autre poste dont elle était plus rémunérée qu’avant. Elle a travaillé au Sic Océan, société d’exportatrice de fruits de mer de Madagascar. Au bout de quelque temps, elle a parlé avec son patron qu’elle avait un projet d’ouvrir une poissonnerie. En 1995, la première poissonnerie a été ouvert situé à 67 ha et elle l’a nommé Manda, le prénom de sa fille ainée, le fameux artiste Meizah. Le point de vente n’est équipé qu’un seul congélateur. « Et c’était mon patron à Sic Océan qui a fourni les poissons à vendre et je payerai l’argent lorsque les marchandises seront vendues », a révélé le fondateur de la poissonnerie Manda. En 2002, huit points de point vente ont été installés dans les quartiers d’Antananarivo ville. C’est la raison pour laquelle, la société est devenue Manda S.A.R.L.
Trois ans plus tard, le PDG du Manda a été invité en France parce qu’elle était sélectionnée d’être la femme leader de Madagascar parmi les cinq meilleurs du monde entier. Elle était la représentante de Madagascar à assister au Women’s Forum dont 500 leaders venus de plusieurs pays y étaient présents. Selon toujours ses explications, en 2006, la société a fait un prêt de 10.000.000 d’Ariary pour effectuer une exportation de fruits de mer à l’île Maurice. Pour répondre aux normes du marché local et international, elle a réussi à acheter une chambre froide. « Grâce à la qualité de nos produits, ils ont été étalés dans plusieurs grandes surfaces et utilisés par des grands restaurants » a-t-elle affirmé.
La fondatrice du Manda S.A ne cesse de chercher tous les moyens pour développer sa société. Après avoir fait un prêt bancaire de 30.000.000 d’Ariary, l’entreprise est transformée en S.A (Société Anonyme). En 2009, elle a rencontré un représentant de Business Partner, lui avait convaincu du succès du Bakoly Raherimanana. Et ils ont fini à se collaborer. Avec un financement de 1.000.000 euros, le PDG de Manda S.A a construit une grande usine, d’envergure internationale à Manerinerina Ivato. La société a eu l’autorisation d’exporter des fruits de mer de Madagascar sur le marché européen. Trois ans après, Bakoly Raherimanana a remporté le Tecoma award 2013, trophée de jeunes entrepreneurs de l’année, meilleur exportateur 2013. Deux ans passés, la mère de quatre enfants a pu réaliser son troisième projet, la création du restaurant spécial fruits de mer nommé Manda Sea Food. Elle possède désormais quelques restaurants à Antananarivo et à Mahajanga. Actuellement, la société fait vivre une centaine de familles. Son aventure dans le monde de l’entrepreneuriat continue puis qu’elle pense que ce qui risque, gagne.
Lynda A.